Le Merveilleux jardin

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L’autre jour, j’ai vu un jardin extraordinaire. Il s’étendait à perte de vue. En premier, on traversait une porte de lierre. Ensuite, on débouchait dans une verrière gigantesque. Des buissons de roses multicolores (rouges, roses, jaunes, blanches, jaunes avec un fond rosé,…) s’alignaient contre le bord de la verrière. L’herbe sur laquelle je marchais était grasse et d’un vert éblouissant. La verrière était entièrement recouverte de glycine qui pendait çà et là. Un saule pleureur surplombait des autre plantes. Des ribambelles de lilas formaient une allée jusqu’au bout de la verrière. Je marchais sur un tapis de fleurs rouges, si douces que j’en abandonnai mes souliers. En les examinant mieux, je vis que le pollen de la fleur était en fait de minuscules rubis. Tout contre la barrière, je vis du muguet. Des lys et des myosotis piquetaient l’herbe de l’autre côté des lilas. Des petits arbustes d’hibiscus en fleur s’épanouissaient gaiement. Contre la porte de sortie, deux majestueux mimosas agitaient leurs petites fleurs jaunes à la brise du vent. En passant la porte (une épaisse porte de bois de saule), je restai plantée de stupéfaction. J’avais pénétré dans le plus beau verger que je n’eus jamais vu. Une allée de charmilles couvertes de belles grappes de raisin bien mûr ouvraient la marche. J’en goutai quelques-uns ; ils étaient délicieux. Curieusement, ils n’avaient pas de noyau. Soudain, un doute me saisit. A qui appartenait ce jardin ? Et puis, d’où venait-il ce jardin ? Je n’imaginais même pas le nombre de jardiniers qu’il fallait employer pour entretenir un tel verger. Quand je sortis des charmilles qui, tout au long du chemin, m’avaient offert une lumière violette, je souris d’émerveillement. Des abricotiers offraient leurs fruits juteux, les dattiers semblaient me dire « Tiens, prends, c’est pour toi ! ». Partout, des grenadiers, des bananiers, des oranger, des poiriers, des pommiers, des oliviers,…Et tous dans une santé incroyablement bonne. Et puis il y avait l’herbe. Toujours cette même herbe, belle et grasse. Tout à coup, je remarquai quelque chose. Dehors, il faisait un temps épouvantable. Et ici, il on avait un soleil éblouissant, une brise légère mais chaude. Chaude. Alors qu’on était en pleins mois d’hiver ? Je me sentis d’un seul coup étrangement fatiguée. Je m’arrêtai et m’endormis sous un buisson de fraises. Quand je me réveillai, je continuai ma route. Je passai une nouvelle porte. Et je restai muette de stupeur. C’était magique. L’herbe et les feuilles des arbres étaient en émeraude. Cet arbre porte des grenats et celui-ci est couvert d'agates dont les rires amusent tout le verger. Plus loin, un bouquet d'ambres m'attira et je reçus une averse de leur lumière dorée. Je traversai un buisson de cornalines, saluai des albâtres, reconnus encore des jaspes rouges, une calcédoine, des serpentines, des marcassite, une majestueuse lazulite, des améthystes, des diamants, des rubis, des saphirs, des topazes, … Je n'en croyais pas mes yeux. Malheureusement, le rêve touchait à sa fin. Quand je sortis (bien malgré moi), je fus envahie de tristesse. Toute ma vie, j'ai gardé le souvenir de ce jardin. Plus tard, bien plus tard, je découvris dans ma poche une rose rouge, un grain de raisin et un bouquet de pierres précieuses.

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