Brillantes (fanfiction de Tara Duncan)

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Un matin je me réveillai dans ma feuille verte. J’avais éclairé toute la nuit (de 22h35 à 7h00) un des nombreux couloirs du Palais d’Omois (celui numéro 93). Je lus mon emploi du temps quotidien (emploi du temps fourni et numéroté en même temps qu’un plan par l’OB, Organisation des Brillantes) :

- Eclairer le couloir 2 (on donnait des numéros aux couloirs pour mieux s’y retrouver) de 7h00 à 10h00

- Sauver la reine des brillantes, Marabella, d’une mort probable (tiens, ça, c’était original) 10h05 à 10h30

- Eclairer la salle de banquet, PB (Pièce de Banquet) n°5 de 10h35 à 16h30

- Eclairer le couloir 499 de 16h35 à 20h05

- Eclairer le couloir 1 779 de 20h10 à 23h00

- Dormir (et éclairer, les brillantes ne s’éteignent qu’à leur mort et j’espère qu’elle ne me rendra visite que dans trèèèèès longtemps) dans le PS (Petit Salon) n° 1 de 23h05 à 7h00.

Je m’appelle Kyara, je suis une brillante (on ne s’en serait jamais douté…), j’ai (sous ma forme humanoïde) de longs cheveux noirs ondulés et des yeux bleu cristallin. Revenons en à nos bééés. J’ai éclairé le couloir 2 puis je suis allée sauver ma reine. Un passant m’interpella :

- Peux-tu venir éclai…

- Pas le temps, je vais sauver ma reine.

- Vous n’avez pas des emplois du temps ? Je peux aller informer…, demanda-t-il gentiment.

- Non non, merci, j’y vais. Et puis, regardez, c’est ce qui est écrit : Sauver la reine Marabella d’une mort probable. Donc merci, mais j’y vais.

- Mais vous n’aviez pas lu votre emploi du temps ?

- Si, mais la reine n’avait pas encore était enlevée. Je vous explique : ce sont les messagers des dieux qui ont prévu ça.

- Mais vous n’auriez pas pu empêcher l’enlèvement ?

- Oh si, bien sûr, mais les messagers des dieux nous avaient dit qu’elle serait enlevée. Et on ne contredit pas les messagers des dieux.

Je laissai là le passant, interloqué (je l’entendis murmurer : Chacun son sens des priorités…) et allai vers l’endroit indiqué par le plan.

- Par là, je tourne à droite, puis à gauche, puis au milieu puis à gauche-gauche-droite, puis à droite-droite-gauche,…

J’arrivais à destination en me demandant qui avait bien pu enlever la reine.

Je fut très surprise quand je vis qui était l’auteur de ce crime impardonnable, innommable, inexcusable (et débile, vu qu’il aurait pu ne pas y avoir de crime du tout) : une licorne.

« Slurk, pensais-je, car c’était probablement la plus grande licorne que j’ai jamais vu.»

Les licornes ayant très mauvais caractère, je me demandais comment l’aborder. Et donc, je fis quelque chose de stupide :

- Eh, vous, je vous prierai de bien vouloir relâcher ma reine !

La licorne, surprise, se retourna. Ses yeux étaient rouge sang et elle me faisait peur. Aussi elle ne me surprit pas le moins du monde lorsqu’elle chargea.

Je l’évitai en volant très haut. Marabella cria :

- Espèce d’andouille, tu n’aurais pas pu faire moins de bruit ? Tu en fais autant qu’une armée de démons !

Je ne l’écoutais pas, trop occupée par la kidnappeuse. J’avisai une planche de parquet à moitié soulevée vers laquelle la licorne s’avançait (j’ai toujours aimé les films terriens ou ils font sauter les méchant grâce à des planches ) mais je réalisai aussitôt que même si je l’avais voulu au plus profond de moi, j’aurais été incapable (vu ma taille actuelle) de faire sauter la planche (ou même de la bouger d’un centimètre). J’ai donc évidemment essayé autre chose (je n’allais pas laisser là ma reine non plus !). Je fonçai vers ma reine, l’enlevai et partis avec, laissant-là la licorne écumante de rage.

- Je te retrouverai, foi d’Aluyin !! hurla-t-elle.

Mais moi, je m’en fichais complètement. J’emmenai Marabella en lieu sûr. Je la déposai dans la salle où se trouvaient l’Impératrice et les Haut-Mages. La salle était plongée dans le noir. Quand j’arrivai avec ma reine, tout le monde poussa un « Aaaah ! » de soulagement. Je leur servis le même plat que j’avais servi au passant tout à l’heure. Marabella murmura :

- Il va vraiment falloir que je parle avec l’OB…

Moi je les laissai là et je me dirigeai vers la PB 5. Je suivis mon emplois du temps.

Le lendemain, en regardant mon emploi du temps je lus :

- Eclairer le PS 3 de 10h00 à 15h00

- Mourir tuée par la licorne qui avait enlevé Marabella15h10

Mon emploi du temps s’arrêtait là (évidemment, puisque je serai morte et probablement enterrée). Alors c’était mon destin, à moi, Kyara, modeste brillante, de mourir tuée par une licorne parce que j’avais fait mon devoir ? C’était injuste. Je pensai au sort qui attendait ceux qui n’obéissaient pas à l’Organisation des Brillantes. Il était horrible. Comme mourir dans les cachots des brillantes par de terribles maladies ou mourir tuée par une licorne (en bref, mourir tout court) ne me plaisait pas du tout, je décidai de faire quelque chose d’autre : j’allais renverser l’OB et prendre sa place ! Bien sûr, si Marabella ne voulait pas que je devienne une Organisatrice de l’Organisation Brillante, ou, mieux, la Chef de l’Organisation, je ne le deviendrais pas. Mais la reine avait en quelque sorte une dette envers moi et n’était pas contente de l’OB, j’avais la balle dans mon camp. J’échafaudai un plan. Les bons points dans ma folle entreprise étaient :

I. Les humains se moquaient totalement de nous tant on les éclairait

II. L’OB était occupé toute la journée et se moquait des brillantes du moment qu’elles faisaient leur travail

III. Les Organisateurs de l’OB n’étaient pas nombreux

IV. La reine Marabella était de mon côté

V. Si l’OB m’attrapait, il me tuerait sur-le-champ et non d’une mort affreuse

Le mauvais point était que si je n’éclairais pas une pièce, tout le monde s’en apercevrait et irait prévenir l’Organisation des Brillantes.

Je contacta immédiatement toutes mes copines, pour voir si l’une d’entre elles était disponible. Malheureusement, elles étaient toutes occupées. Ma meilleure amie, Aliénör se douta de quelque chose. Je lui avouai mon plan.

- Si tu leur envoies une lettre disant que tu es malade, tu pourras faire ce que tu souhaites faire, dit-elle après 5 minutes de réflexion.

Je la remerciai chaleureusement et écrivis ma lettre qu’Aliénör déposa pour moi (j’étais sensée être clouée au lit).

Pendant ce temps je me préparai. Je pris un sac (en fait un mini-sac), avec dedans tout ce dont je pourrais avoir besoin (corde, mini-pistolet et des tas et des tas de gadgets inutiles). J’enfilai aussi une tenue de cuir noir pour me fondre dans le décor.

Ce dont ni moi ni Aliénör avions pensé, c’est que les messagers des dieux savaient toujours tout. Lorsqu’une brillante était malade, l’Organisation Brillante n’envoyait pas d’emploi du temps car les messagers des dieux savaient qu’elle serait malade. Et donc, se fut une véritable apocalypse qui naquit chez les brillantes.

Les brillantes, toutes sans exceptions, furent rassemblées dans une pièce, malgré la grande protestation des sortceliers qui n’avaient plus de lumière. Ladite pièce était tellement éclairée que toutes les brillantes portaient des lunettes de soleil ultra puissantes. Une OOB (Organisatrice de l’Organisation des Brillantes) fit l’appel. Et, naturellement, la seule brillante à ne pas être présente était : (roulement de tambours) Kyara (autrement dit, moi !) ! J’avais réussi à éviter les gardes venus chercher les brillantes. Je me dirigeai maintenant vers les bureaux de l’OB (dont personne ne connaissait l’existence, à part l’Impératrice, et encore…) pendant que ma tête était mise à prix. Des brillantes allèrent même afficher des affiches me représentant avec marqué en gros « wanted », à côté de celles représentant Magister. La classe (ou pas…) ! J’eus une pensée compatissante pour Aliénör qui devait avoir fini son dernier ongle (quel appétit !). Je m’introduisis discrètement dans les bureaux. Je m’arrêtai devant la porte marquée « messagers des dieux ». Oui, il fallait que je commence par là. J’entrai sans faire le moindre bruit. Les messagers des dieux n’étaient pas là. Sur leurs bureaux, il y avait des fiches. Les emplois du temps. Un bruit de pas dans le couloirs mit mes sens en alerte. Un messager entra. Je me glissai derrière lui et sortis mon pistolet (ou plutôt, mini-pistolet) et je dis :

- Que personne ne bouge (idiot, puisque nous n’étions que deux) !

Ce n’était peut-être pas très intelligent, mais ce fut efficace. Il ne bougea plus d’un pouce. Je l’attachai à une chaise, mis en marche un appareil qui insonorisa la pièce et me plantai devant lui.

- Comment recevez vous les ordres des dieux ?

- Il n’y a pas de dieux et il n’y en a jamais eu.

- Menteur ! Vous ne vous trompez jamais !

- Les dieux sont là, juste derrière le rideau.

Je souleva le rideaux et découvris des ordinateurs.

- Alors c’est ça, les dieux, murmurai-je. Ceux que l’on prie ne sont en fait que de vulgaires machines ? Mais c’est impossible !

- Insensé oui. Mais vous, que faites vous là ?

Soudain, je m’aperçus de quelque chose d’anormal.

- Mais, vous êtes un homme ! Un brillant ! Je ne savais pas que ça existait. Et puis d’ailleurs, ça n’existe pas !

- Que faites vous là ? répéta l’étrange brillant.

- Ce n’est pas vos oignons, répondis-je (je sais, je sais, c’est une expression typiquement terrienne, et alors ?). Et puis je suis folle, car vous n’existez pas.

- Mais si j’existe !

- Non. Tu (j’ai bien le droit de tutoyer le fruit de mon extravagante imagination) n’es que dans ma tête. Il n’y a pas de brillant sur cette planète, rugis-je.

- Si.

- Non.

- Permettez-moi de vous…

Je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase. Je le bâillonnai solidement. Puis je lui dis :

- Va voir ailleurs si j’y suis (comme vous pouvez le constater, j’adooore la petite planète bleue et ses expressions).

Choqué, il gigota avec des « Mmm, mmm, mmm » qui me firent ni chaud ni froid. Sur la musique de « Mission impossible » (enfin, la musique était seulement dans ma tête, hein !) je sortis silencieusement. Il me fallait attendre le moment propice pour attaquer. Je décidai de m’en prendre à la chef de l’OB.

Lorsqu’elle arriva, je lui sautai dessus avec un grand « Yeaaaaaaaaahh ! » et elle tomba dans les mrmoums. J’attendis longtemps avant qu’elle ne se réveille. Très longtemps. Trop longtemps. Je lui versai un seau d’eau glacée qui la réveilla en sursaut. Elle voulut crier mais ne put pas, car ses liens l’empêchaient de parler. Je sortis avec elle, les « dieux » et le brillant, puis je me dirigeai dans la salle où étaient entassées toutes les brillantes. Je montai sur l’estrade et fis un discours disant que je représentais désormais l’OB et que je virais toutes les anciennes OOB. Puis je leur montrai les faux dieux. Et enfin, je leur présentai le brillant. Les brillantes étaient interloqués et furieuses de s’être fait berner de la sorte. Je pris donc la place de l’OB. Les jours et les mois se succédaient. Aucune trace de la licorne.

Un beau matin je me réveillai ailleurs que dans mon nid (ma feuille verte était morte). La licorne aux yeux rouges se tenait près de moi. J’hurlai et pris les jambes à mon cou. Enfin, essayai de prendre mes jambes à mon cou, parce que, saucissonnée comme je l’étais, impossible de bouger le petit doigt. Je m’immobilisai, impuissante. La licorne rit, du genre : « Mouahahahah ! » pour impressionner. Sauf qu’en fait je trouvais cela assez comique…

- Je te l’avais bien dit, que je te retrouverai, dit-elle. Même si l’Organisation des Brillantes m’avait bien eu.

- Qu’est-ce que l’OB vient faire ici ?

- L’OB t’a prévenue sur ton emploi du temps en écrivant : échapper aux griffes de la puissante Aluyin (la puissante Aluyin hein ? Pff !) ! n’est-ce pas ?

- Non, en fait, il y avait plutôt marqué « Mourir tuée par la licorne qui avait enlevé Marabella ». Sauf que la mort ne me plaisait pas trop dans ce programme et j’ai donc désobéi à l’OB, puis je l’ai renversé. Et je me répète, qu’est-ce que l’OB vient faire ici ?

- J’avais envoyé une lettre disant que si je ne pouvais pas te tuer, je les tuerai eux !

Mmm. La licorne aux yeux rouges n’était pas sotte. Tant pis. Je ferai avec, puisque mourir ne me plaisait définitivement pas (c’est ballot hein ?).

- Bon je te laisse.

- Ouais ouais, fais-donc ça !

Aluyin me jeta un regard suspicieux et s’en alla.

- Aller Bob, c’est pas le moment de bouder !

Je m’étais fait une bonne relation avec le brillant. Pourvu qu’il s’aperçoive que je n’étais plus là !

Quelques minutes plus tard, Aluyin revint.

- Ah ! Je vois que tu n’as pas réussi à t’échapper !

- Bah oui, vous vouliez que je réussisse ?

- Non.

Décidément, cette licorne avait un problème psychologique !

- Mais tu n’avais pas l’air d’avoir envie de rester, alors… reprit-elle.

- Mais comment voulez-vous que je réussisse à m’échapper !

- Tu as appelé un ami dans ta tête, je l’ai perçu. Et il n’est pas venu, c’est dommage.

- Vous vouliez faire une petite fête ? ironisai-je.

- Oui, une petite fête, c’est exactement ça.

Je soupirai.

Soudain un bruit nous fit sursauter. C’était Bob. Le brillant venait à la rescousse ! La licorne aux yeux rouges chargea. Il l’évita de justesse et me fit un petit geste de la main. Mauvaise idée. La licorne l’attrapa et le mit dans une cage. Je re-soupirai. Il m’adressa un petit sourire d’encouragement.

- Nous voilà tous réunis pour ma petite fête. N’est-ce pas merveilleux ?

- Non, répondis-je en chœur avec Bob.

- Quel dommage, vous n’avez pas le choix.

Noon, sans blague ! Elle avait trouvé ça toute seule ? On était ses prisonniers, mais, à part ça, on faisait ce qu’on voulait…

L’être aux yeux rouges remarqua soudain que Bob était un homme.

- Bob ! Mon brillant ! Excuse moi, je ne t’avais pas reconnu !

Alors Bob était le brillant d’Aluyin. Slurk.

- C’est moi qui l’ai fabriqué, annonça fièrement la licorne.

Génial. Ravie de le savoir.

- Mais j’ai changé protesta Bob qu’Aluyin avait sortit de la cage. Je me suis rebellé. Pour toi, Kyara. Pour toi. Et je vais te le prouver tout de suite.

Il fonça sur moi et me délivra. Aussitôt, Je sortis de mon sac un pistolet (mais qu’est-ce qu’un pistolet viens faire ici ? La licorne est monstrueusement grande, au mieux, ça lui fera des guilis !). À rayons lasers (ah, OK). Et je la tuai.

De retour, je racontai l’exploit que Bob et moi avions fait à la reine Marabella. Et celle-ci dit alors :

- Kyara, modeste brillante, je te nomme officiellement reine des brillantes.

Et la seule chose que je réussis à répondre fut :

- Gueuh.

Des tas de gens (toutes les brillantes en fait, et tant pis pour les sortceliers qui étaient privés de lumière, na !) nous regardaient. Personnellement, je ne me voyais pas du tout reine des brillantes. Et vous ? Vous imaginez le titre : Kyara, reine des brillantes. Ça fait nettement moins classe que : Marabella, reine des brillantes, n’est-ce pas ?

 

FIN

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