Hélène

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Hélène était une petite fille aux longs cheveux blonds bouclés et aux yeux bleu de glace très malchanceuse. Elle avait perdu ses deux parents dans un accident alors qu’elle n’avait que 5 ans. Quand elle avait 7 ans, une autre petite fille de son âge arriva dans l’orphelinat de Sainte Claire. Elle s’appelait Kaëlys et avait des cheveux tellement noirs qu’ils avaient des reflets bleus. Kaëlys fut tout de suite attirée par cette petite fille étrange et seule. Elles étaient tout de suite devenues amies. Le jour de leur 11 ans, (elles étaient nées le même jour, ce qui n’avait que renforcé le lien qui les unissait) elles soufflaient leurs bougies quand Hélène s’écroula par terre. Elle fut aussitôt envoyée à l’infirmerie. 2 heures plus tard Kaëlys s’inquiétait sérieusement de l’état de son amie. Aussi alla-t-elle la voir à l’infirmerie. Elle frappa à la porte et l’infirmière apparue, blanche comme la neige.

-Désolée, dit l’infirmière avant que Kaëlys n’aie pu répondre quoi que se fut, mais je n’ai pas le temps.

-Je veux voir Hélène ! insista la petite fille.

-Le médecin est à son chevet, tu ne peux donc pas la voir.

-Le médecin ! s’écria la pauvre Kaëlys qui n’y comprenait vraiment rien du tout.

Presque aussitôt, le médecin apparut sur le seuil de la porte où était restée plantée Kaëlys. Il murmura quelques mots à l’oreille de l’infirmière qui se décomposa.

-Merci docteur, fit-elle.

Le docteur, semblant soudain remarquer la présence de Kaëlys, il dit à l’infirmière :

-Qui est cette jeune personne ?

-C’est la meilleure amie de votre patiente, répondit calmement cette dernière. Et elle aimerait bien savoir ce qui se passe.

Bien loin de lui répondre, il partit en grognant. Kaëlys se tourna vers la sœur infirmière et dit :

-S’il vous plaît sœur Marie-Cécile ! Dites-moi ce qui est arrivé à Hélène ! C’est mon anniversaire ! J’ai 11 ans, je suis assez grande pour comprendre !

-Tu ne nous lâcheras pas avant de savoir, pas vrai ?

Kaëlys acquiesça. Sœur Marie-Cécile prit une grande inspiration et dit :

-Nous pensions à un simple malaise mais il s’est révélé que ton amie ne peut plus bouger ses jambes ! Nous avons immédiatement appelé le médecin qui est resté formel : une sclérose en plaque.

-Qu’est-ce donc ?

-C’est une maladie qui touche très rarement les enfants. Elle provoque des douleurs dans tout le corps, et ne peut être guérie. On peut en mourir s’il y a des complications…

-Et y a-t-il des « complications » ?

L’infirmière ne répondit pas et baissa la tête.

-Répondez-moi, je vous en prie ! cria Kaëlys.

-Oui, répondit sœur Marie-Cécile. Il y a des complications. Ton amie va rester au moins tout le reste de sa vie en fauteuil roulant. Le médecin a également décelé une infection. Il ne reste à Hélène plus que quelques années à vivre.

-Non, murmura Kaëlys. NON, je ne veux pas ! cria-t-elle

Elle s’en fut en pleurant. Elle courut jusqu’à l’infirmerie où elle entra sans frapper. Elle se jeta sur le lit où était étendue Hélène et pleura, pleura tandis qu’Hélène caressait les cheveux de celle qui avait toujours était sa meilleure amie.

-Ne pleure pas lui dit-elle.

-Et pourquoi je ne pleurerais pas ?

-Parce que tu n’as aucune raison de le faire !

-Tu plaisantes j’espère ? Moi, ta meilleure amie, celle qui a occupé la place de sœur au fond de ton cœur n’a aucune raison de s’inquiéter ? Et pourquoi je te prie ?

-Parce que toi, tu vas vivre, même si je ne suis plus là. Tu as entendu sœur Marie-Cécile n’est-ce pas ? On ne peut rien faire pour moi.

-Je ne pourrais pas vivre sans toi !

-Tu trouveras quelqu’un d’autre, j’en suis certaine. Peut-être que ce ne sera pas pareil qu’avec moi, oui. Mais ce sera bien quand même ! Et puis, je ne serai jamais plus là. Je resterai là juste là, toujours, dit-elle en désignant le cœur de son amie. De plus, que je ne sois plus là ne t’empêchera pas de trouver un mari, fonder une famille. J’aurais aimé connaître ce bonheur. Et tu m’oublieras vite.

-Tu le connaîtras, je te le promets ! Et jamais je ne t’oublierai.

-Ne fais pas de promesse que tu ne peux tenir. Je suis encore là, tu le vois. Alors sèche tes larmes.

Quelques jours plus tard, Hélène sortit de l’infirmerie. Elle était en fauteuil roulant. Nombreux furent les orphelins qui l’évitèrent comme la peste. Peu furent ceux qui restèrent près d’elle. En fait, personne, à part Kaëlys, n’essayait pas de l’éviter. En classe, Sœur Marie-Alice dû hausser le ton, et même punir, car personne ne voulait s’asseoir devant, derrière ou même en diagonale d’elle.

-Pour la centième fois, sa maladie n’est pas contagieuse, dit la pauvre sœur Marie-Alice qui luttait pour ne pas s’énerver.

En prière même cirque, de même qu’en botanique, en catéchisme, ou encore en temps de repas. La mère supérieure reçut un nombre incalculable de visites. Le prêtre dû confesser le même nombre incalculable de personnes. Tous les soirs, Kaëlys priait pour qu’Hélène vive. Mais 3 ans plus tard, alors que l’on avait éloigné cette pensée, Hélène fit une crise, la plus grave qu’elle n’eut jamais faite. Sœur Marie-Bernadette vint chercher Kaëlys et dit :

-Hélène ne survivra pas.

Kaëlys poussa un cri strident et courut à l’infirmerie.

-Non, tu ne peux pas me faire ça, dit-elle alors que les premières larmes coulaient déjà.

-J’ai été heureuse avec toi merci. Tant pis pour le mari et les enfants.

Kaëlys émit un petit rire tout en continuant de pleurer.

-Adieu, fit Hélène, promets-moi d’être heureuse, continua-t-elle en fermant à jamais les yeux.

-NON, ne me laisse pas toute seule ! Rouvre tes yeux.

Kaëlys recueillit la larme qu’Hélène, avant de mourir avait laissé couler.

Le pire pour Kaëlys fut qu’Hélène avait raison. Elle se maria, eut des enfants et oublia son amie. Mais quand elle fut vieille, elle repensa à Hélène.

-Tu avais encore raison Hélène. Je t’ai oublié, fondé une famille. J’ai été une amie indigne, car je sais que tu penses encore à moi. Tu n’avais que moi. J’ai très vite trouvé d’autres amis, mais jamais comme toi. Je me dégoute, quand je pense que je t’ai oublié.

Kaëlys se remémora la scène :

" -Non, tu ne peux pas me faire ça, dis-je alors que les premières larmes coulaient déjà.

-J’ai été heureuse avec toi merci. Tant pis pour le mari et les enfants.

J’émis un petit rire tout en continuant de pleurer.

-Adieu, fit Hélène, promets-moi d’être heureuse, continua-t-elle en fermant à jamais les yeux."

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A
bravo c trop bien ecri t te gave.
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G
Très touchant comme histoire.
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